Le Philosophe et Nabilla

Un professeur de philosophie se doit-il d’être philosophe? Il serait bon que, parfois, il le fut…

Dans un article paru en juin 2013 dans le Nouvelobs (dont je tiens à discrétion les sources complètes pour qui les souhaiterait), un professeur de bonne volonté prodigue des conseils aux élèves passant le baccalauréat pour leur éviter certains écueils tels que se référer aux expressions employées par Nabilla :

“Heureusement, les élèves ont l’intuition qu’ils peuvent se passer de citer “Les Bronzés” ou “La 7e compagnie”. Que parler de Nabilla, “Koh-Lanta” ou Splash, même pour une analyse sociologique, ce n’est pas envisageable. En revanche, “Matrix” ou “Into the Wild”, la guerre des chefs à l’UMP, l’affaire Kerviel ou la question du mariage gay, pourquoi pas”. Curieux…si les élèves ont une si bonne “intuition”, pourquoi écrire un article qui vise à guider les candidats…quelle en est l’utilité? Pour se conforter qu’en tant que professeur, il se doit de les aider?…soit…

Plus loin, l’auteur précise : “Ces jeunes de 17-18 ans sont capables de produire un raisonnement que des adultes de 50 ans ne sont pas en capacité d’émettre”. Certes, il est louable d’encourager les jeunes gens. Mais ces propos me semblent un peu maladroits :  certaines personnes n’ont pas eu ou pu poursuivre une scolarité jusqu’en terminal. Et de conclure : “Quand je corrige les copies de philo du bac, je me dis que la maturité n’est pas une question d’âge”. Phrase un peu sentencieuse à mon goût. De multiples facteurs peuvent expliquer le manque de “maturité” intellectuelle de certain(e)s : l’entourage familiale, amicale, la psychologie, la motivation, les objectifs, la vision de la vie, l’ expérience personnelle…une personne de 80 ans peut encore raisonner pour peu qu’elle puisse avoir la santé de le faire. Réduire la question de la maturité intellectuelle à l’âge est à mon sens une erreur. Pire, une discrimination.

Le philosophe est “celui qui s’applique à la recherche des principes et des causes”. Cette définition, issue du Littré, ne semble guère s’appliquer ici. Aussi, pour répondre à la question en exergue, un professeur de philosophie peut très bien ne pas être philosophe…mais est-ce qu’un philosophe peut avoir le sens de la pédagogie? Tout n’est question de point de vue.

Je tiens à remercier ce monsieur qui a aiguisé mon sens critique (avec tout le respect que je lui dois). Son article aura eu ce grand mérite.

Faisons surgir le philosophe qui sommeille en nous…!!! 🙂

Allez…(mauvaise élève de philosophie que je suis)…le mot de la fin à Nabilla, notre Jean-Claude Van Damme au féminin : “Là où je me sens le mieux, c’est quand je suis heureuse“.

Bien à vous.

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